Quand l’équilibre devient un impératif
Je passe mes journées à cavaler entre Bruxelles, Gand et Lille : cinq sociétés, deux pays, zéro répit. Même fuseau horaire, certes, mais un tempo qui ne lève jamais le pied : réunions clients à la première heure, briefs d’équipes l’après-midi, organisation d’événements les soirs de semaine. Je carbure au café serré et aux listes de tâches infinies ; pourtant, quand la porte se referme le soir, c’est un autre compte à rebours qui commence.
Car derrière chaque délégation de serveur, chaque planning millimétré, il y a Sabrina – mon épouse, mon moteur. La voir lutter pour aligner une nuit complète, pliée par la polyarthrite rhumatoïde, ramène chaque victoire professionnelle à sa juste taille : dérisoire tant que son bien-être vacille.
Mon pourquoi, c’est elle : soulager sa douleur et lui rendre un sommeil digne de ce nom.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui dévore les articulations comme un feu rampant ; elle prive de mouvement, de calme, de repos. Pour Sabrina, cela signifiait des nuits fracturées, la fatigue qui s’incruste dans chaque geste, et cette douleur sourde qui ne lâche jamais prise. Accepter ça ? Impossible. J’ai fait de son confort mon obsession quotidienne.